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Je parle tout seul.
Je n'ai personne à qui parler et parfois je suis tout enroué. Je n'ai plus de voix.Je reste seul à regarder ma télé. Je joue en ligne à un jeu débile (je vous en ai déjà parler). C'est toujours les mêmes personnes qui me parle.
Parfois je suis fatigué... Non, je suis fatigué, tout le temps.J'aimerais lire des livres autre que ceux que j'ai acheté, il y a longtemps. Mais je n'ai pas envie d'aller à la belle bibliothèque. Je n'ai pas le courage d'y aller parce que je souffre d'un mal qui me fait me refermer sur moi-même.
Parfois, j'ai envie de mourir. Parfois, j'ai peur de mourir. Parfois, ma vie m'est égale. Parfois, non. Parfois j'ai envie de faire plein de choses...
Et puis, je n'y arrive pas. Les gens ne savent pas... Personne n'a jamais compris... On pourrait croire que je suis sans volonté... On pourrait croire que je suis un sauvage et que j'aime la solitude... ou encore que je ne suis qu'un paresseux... ou même encore un alcoolique ou un drogué (alors que je ne bois aucun alcool et que je n'ai jamais pris de stupéfiants de ma vie). Ou bien les gens pensent que je suis un pervers ou un fou ou un con, ou tout ça en même temps et que je me cache des autorités.
Mais en fait, je ne peux rien faire... j'y parviens pas. Et depuis que je n'ai plus de voiture, je reste chez moi les trois quarts du temps à attendre que ma vie passe...La seule réaction que j'ai, c'est celle de violence quand je suis agressé. Et encore, j'essaye de ne pas trop l'être. Mais je me défend. Je l'ai toujours fait. Même si c'est difficile aussi.
C'était déjà difficile avant ça... tellement dur...
C'est encore plus difficile aujourd'hui... Tellement dur...Voilà ma vie...
Si vous saviez... si vous saviez comme c'est dur...
C'est la première fois que j'écris ça. C'est la première fois que j'en parle. Je suis enfermé dans mon corps. Je suis assez intelligent. Je suis cultiver. Mais je n'arrive rien à faire. C'est comme ça depuis longtemps et ça s'aggrave de jours en jours...
J'ai désactivé les commentaires sur ce texte. J'ai trop peur des réactions.
Lorsque j'ai écrit que j'aimais une jeune demoiselle, je n'avais pas peur de vos réactions. Je n'en ai eu aucunes d'ailleurs...
Je n'ai pas eu peur, parce que j'attendais que vous pensiez tout bas : "encore un sale pervers"...
Mais non. Juste que je dois rêver, fantasmer pour continuer à trouver un sens à ma vie. Mais je suis trop bien élevé pour oser importuner cette jeune demoiselle que je trouve seulement belle et gentille.
Moi, j'ai du mal à sortir de chez moi sauf si je dois aller à tel endroit où je sais que l'on m'attend. Je n'arrive même pas à sortir sur mon balcon... J'ai le vertige.Je suis malheureux. Je suis malheureux...
Voilà...
Chut... ne dites rien...
* J'avais écrit ce texte bien avant le 14 juillet et la date de parution ce jour. Vu le drame qui à toucher notre pays, je suis conscient que mes petits problèmes sont bien futiles par rapport au malheur des victimes de l'attentat de Nice. Mes sincères condoléances aux familles.
Je suis pris de tristesse. Mais aussi de colère envers les barbares qui s'en prennent aux innocents. Je n'ai pas extériorisé ma tristesse et ma fureur. Là aussi, je suis resté calme. Mais dans ma tête, c'est une véritable tempête.